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Droit de passage

Bénéficier d’un droit de passage sur 30 ans ne fait pas de vous le propriétaire.


Un bénéficiaire d’un droit de passage sur un terrain pendant 30 ans soutenait que l’utilisation régulière de ce chemin le faisait passer propriétaire aux yeux de tous.


Source : Le Figaro
Photo : Flash Dantz

Celui qui utilise un droit de passage accordé par un voisin sur son terrain ne peut pas, au bout de trente ans, se déclarer propriétaire des lieux, dans une décision rendue le 12 janvier 2022 de la Cour de cassation.

La Haute juridiction civile a écarté le raisonnement du bénéficiaire d’un droit de passage qui soutenait que l’utilisation régulière du chemin l’avait fait passer aux yeux de tous comme propriétaire. La loi prévoit en effet que l’on puisse devenir propriétaire si l’on a utilisé un bien durant 30 ans, de façon «continue, ininterrompue, paisible, publique, non équivoque et à titre de propriétaire», c’est-à-dire comme propriétaire aux yeux de tous.

Un simple passage

Mais le simple passage, en vertu d’une autorisation même très ancienne, peut être le résultat de différentes situations juridiques et ne suffit pas, ont expliqué les juges, à laisser penser que l’utilisateur serait le propriétaire. Le passage, même régulier, peut avoir plusieurs fondements différents. Il peut être le fait du propriétaire comme il peut être le résultat d’une simple tolérance du véritable propriétaire. Dès lors, il s’agit d’une «possession équivoque», ont conclu les magistrats, même si le bénéficiaire de ce droit a réalisé des travaux d’entretien.