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Le Pays Basque durcit le ton contre les locations Airbnb

Les propriétaires seront obligés de produire, pour tout meublé touristique, un bien sur le marché locatif, de la même taille et situé dans la même ville.


Source : Le Figaro
Photo : Tom Sekula

La « mesure de compensation » déjà mise en place à Paris, Bordeaux, Lyon ou Nice va être appliquée au Pays Basque, a annoncé la Communauté d’Agglomération du Pays basque ce vendredi. Elle obligera les propriétaires à produire, dans la même ville et avec une surface équivalente, un bien sur le marché locatif à l’année pour compenser un logement transformé en meublé touristique. Cette mesure adoptée par la Communauté d’Agglomération du Pays basque vise à freiner les meublés de tourisme, face à l’explosion de leur nombre, la rareté du foncier et la hausse des prix. Pour cela, il faudra transformer des locaux déjà existants (garage, local commercial, etc.) et non en construire un nouveau.

La règle, soumise au vote samedi, sera appliquée à partir du 1er juin sur 24 communes de «zone tendue» de la côte basque, dont Bayonne, Biarritz, Anglet, Guéthary, Saint-Jean-de-Luz ou Hendaye. Elle ne sera pas rétroactive. Les meublés touristiques actuels sont soumis à une autorisation de changement d’usage délivrée par les communes, valable trois ans. À terme, la règle de compensation s’appliquera à tous, au moment du renouvellement. Elle n’interdit, en revanche, ni de louer sa résidence principale pendant 120 jours dans l’année, ni de proposer un logement en saison, si loué à des étudiants le reste de l’année.

16.000 meublés touristiques

Selon l’Agence d’urbanisme Atlantique et Pyrénées (Audap), les hébergements de courte durée ont augmenté de 130% entre 2016 et 2020. Plus de 16.000 meublés touristiques sont recensés dans les 24 communes concernées. «Pour nous, il y a un danger considérable à ce qu’on laisse cette situation (de marché tendu, ndlr) perdurer», a indiqué à une correspondante de l’AFP le président de l’agglomération basque Jean-René Etchegaray, maire de Bayonne et moteur de la mesure.

Pour l’association Alda, en pointe de ce combat, cette mesure «volontariste», même si elle pouvait aller encore plus loin, est «à la hauteur des enjeux» car «si on ne met pas un frein au phénomène, la situation va devenir incontrôlable», selon son co-président Xebax Christy. À l’inverse, l’Union nationale pour la promotion des locations de vacances (UNPLV), qui réunit plateformes, agents de voyage et autres professionnels, a dans la semaine déploré une «erreur de cible», qui «risque de mettre à mal une économie locale depuis longtemps tournée vers le tourisme», selon son président, Dominique Debuire.

Une pétition contre ce «projet restrictif», signée vendredi matin par 1600 personnes, pointe le manque de concertation des professionnels et propriétaires. En novembre 2021, de 6500 à 8000 personnes avaient manifesté à Bayonne pour réclamer des logements accessibles au Pays basque.